Fertilité masculine et micronutrition : un rôle trop souvent oublié

Lorsqu’un couple rencontre des difficultés à concevoir, les femmes sont généralement les premières à consulter, à modifier leur alimentation, à s’investir dans des traitements parfois lourds. Pourtant, dans environ 50 % des cas, la fertilité masculine est impliquée. La qualité et la quantité des spermatozoïdes jouent un rôle essentiel, et celles-ci sont directement influencées par l’hygiène de vie et l’alimentation.
Il est temps de rappeler que la fertilité se joue à deux et que les hommes peuvent agir concrètement pour améliorer la qualité de leurs gamètes.
Pourquoi la fertilité masculine est sensible à l’alimentation et au mode de vie ?
Les spermatozoïdes sont des cellules fragiles, produites en continu (un cycle complet dure environ 72 jours). Leur qualité peut être affectée par :
- le stress oxydatif, qui altère leur ADN,
- les carences en micronutriments, qui perturbent leur mobilité et leur vitalité,
- l’excès de toxiques (alcool, tabac, pesticides, graisses trans),
- l’exposition aux ondes électromagnétiques, en particulier celles des téléphones portables portés dans la poche, qui peuvent diminuer la mobilité et la concentration des spermatozoïdes,
- le déséquilibre hormonal lié au surpoids ou à une alimentation trop sucrée,
- le stress chronique et le surmenage, qui dérèglent les hormones et traduisent aussi une absence de disponibilité intérieure pour accueillir un enfant.
Les micronutriments clés pour la fertilité masculine
- Zinc : indispensable à la production de testostérone et de spermatozoïdes. On le trouve dans les huîtres, les crustacés, les viandes maigres, les graines de courge.
- Sélénium : améliore la mobilité des spermatozoïdes. Présent dans les noix du Brésil, les poissons, les œufs.
- Vitamine D : soutient la production hormonale et la motilité spermatique. Synthétisée au soleil, elle est aussi présente dans les poissons gras.
- Vitamine B9 (acide folique) : essentielle également aux hommes pour la qualité du sperme. Sources : légumes verts, légumineuses, agrumes.
- Le fer : un nutriment oublié mais essentiel pour l’énergie et la qualité spermatique
- Antioxydants (vitamine C, vitamine E, polyphénols) : protègent les gamètes du stress oxydatif. Sources : fruits rouges, agrumes, huiles végétales de qualité, thé vert.
- Oméga-3 : favorisent la fluidité membranaire et améliorent la mobilité des spermatozoïdes. Présents dans les poissons gras (sardine, maquereau, saumon), les graines de lin, les noix
Conseils pratiques pour les hommes en désir d’enfant
- Améliorer son assiette : privilégier les aliments frais, variés, riches en nutriments protecteurs.
- Limiter les toxiques : tabac, alcool, fast-food, excès de caféine, plastique chauffé (perturbateurs endocriniens), plats cuisinés
- Surveiller son poids : un excès de graisse abdominale perturbe les hormones sexuelles.
- Bouger régulièrement : activité physique modérée bénéfique
- Protéger sa fertilité des ondes : éviter de garder son téléphone portable dans la poche du pantalon.
- Créer de l’espace dans sa vie : réduire le stress, ralentir, réfléchir à son équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Accueillir un enfant, c’est aussi préparer du temps et de la disponibilité pour lui.
- Consulter un professionnel : pour évaluer les carences et, si besoin, mettre en place une complémentation adaptée.
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En conclusion
La fertilité ne repose pas uniquement sur les épaules des femmes. Les hommes ont un rôle déterminant et des leviers d’action simples mais puissants. Prendre soin de son alimentation, de son hygiène de vie et de son équilibre émotionnel, c’est non seulement optimiser ses chances de devenir père, mais aussi se préparer à accueillir sereinement un nouvel être dans sa vie.
La fertilité, c’est une histoire de couple, mais elle commence par deux individus prêts à faire de la place pour accueillir la vie.
